Autobiographie

Coralie "Odsynals" Fouriau

Je suis née le 2 juin 1989 à Maubeuge dans le département du Nord. Je viens d'une famille modeste : père câbleur et mère agente polyvalente dans un lycée. Deuxième tête blonde d'une fratrie de trois enfants, avec mes deux frères. Après des moments difficiles à l'école, j'ai terminé mes années de primaire et suis passée au collège en 2000.

Ce n'est qu'en 3e (dernière année au collège) que je commence à écrire une première histoire se déroulant en Egypte. Mais le brevet arrivant, j'ai dû vite abandonner ce petit projet. Je suis ensuite entrée en BEP Carrières Sanitaires et Sociales. Puis, les années filant comme une flèche, j'ai eu mon Baccalauréat Sciences Médico-Sociales. Je n'avais avancé aucun projet d'écriture. Toutefois, il s'avère que j'étais une très bonne élève en philosophie. Une amie m'avait même dit à cette époque que je m'en serais très bien sortie en Bac Littéraire.

L'univers des blogs

Ce n'est qu'en terminale Bac (en 2007) que j'ai découvert les blogs sur Skyrock. Et encore, c'est parce qu'une amie m'en avait parlé sinon je serais passée totalement à côté. J'ai donc créé mon premier blog, avec un pseudo trouvé à la va-vite, qui me servais pour discuter avec mes amies. Le problème était que je ne savais pas quoi en faire. Les amies, je les voyais au lycée. On pouvait communiquer par MSN (devenu Skype). Après avoir tenté d'exploiter ce blog en postant des images quelconques, j'ai vu que certaines blogueuses publiaient leur fan-fiction. C'est à ce moment-là que l'envie d'écrire m'est revenue.

J'ai commencé par des fictions catch (SmackDown vs Raw). Pour le plaisir d'écrire, rien de vraiment sérieux. Mes fan-fictions avaient intéressé beaucoup de lectrices. Cependant, insatisfaite de mon écriture, j'avais fini par m'en lasser. J'avais même demandé à une de mes lectrices si ce que j'écrivais était réellement bien car je n'avais que des commentaires du type : "hâte de voir la suite", "super chapitre", "génial", "j'aime", "j'adore". Or, ce genre de messages n'aident en rien à améliorer la qualité d'écriture. J'ai dû faire une autoanalyse de mes textes en les comparant avec celui d'un roman quelconque. Voici ce que j'avais constaté à l'époque :

• Dans un premier temps, il y avait trop de dialogues ; et même que cela la plupart du temps. Il fallait améliorer le récit car les dialogues, à moins d'apporter des informations importantes ou faire part de quelques émotions, ne font pas avancer l'histoire. Lorsque vous lisez un roman, il n'est pas constitué uniquement de dialogues.
• Dans un second temps, j'ai retravaillé mes descriptions (aussi bien au niveau décors qu'au niveau sentiments). C'est là que je me suis dit que mon récit avait plus de reliefs. Il était plus convaincant qu'avant. 

Je me suis tournée vers le paranormal mais j'ai été trop confiante dans ma progression. Lors d'une nouvelle fiction, j'ai reçu un commentaire plutôt piquant mais constructif. En ce temps-là, c'était peut-être la seule personne à être franche avec moi. Certes, j'ai été blessée dans mon amour-propre. Seulement, il fallait voir cela comme un mal pour un bien. Je ne me suis pas disputer avec cette lectrice, bien au contraire. J'avais perdu l'émotion dans mon récit ; j'ai dû redoubler de vigilance. Ensuite je me suis mise à écrire des fan-fictions fantastiques dans le genre du Hobbit. J'ai eu un autre type de lectorat, bien moins important que pour le catch (dont les textes étaient de piètre qualité) mais qu'importe, le nombre de lecteurs m'intéressait très peu. 

Tout ceci s'était passé en parallèle de ma recherche d'emploi. En 2009, j'ai passé un CCP 1er module de secrétariat car je voulais changer d'orientation. Après l'avoir obtenu, j'ai tenté un BTS assistante de gestion en alternance et en 1 an. Chers jeunes élèves je m'adresse à vous directement. Si vous sortez d'un baccalauréat, je vous déconseille le BTS en 1 an même si vous êtes bon élève. Je pense que ce genre de formation est plus une remise à niveau. Il faut déjà connaître les trois pôles (commercial, comptabilité et administratif) pour espérer réussir l'examen. J'ai voulu rattraper le temps que j'avais perdu à chercher du travail après le bac mais cela a été vain. Il est préférable de s'orienter vers un BTS en 2 ans, vous aurez plus de temps pour assimiler vos cours et plus de chances d'obtenir votre diplôme.

Après mon premier échec à un examen (session BTS en 2011), je me suis retrouvée au chômage. Durant ma recherche d'emploi, je me suis mise à écrire mon premier véritable projet : Le royaume de Placida. Il avança plutôt lentement parce que j'ai traversé une phase de dépression. Je cherchais du travail mais le moral n'était plus du tout au rendez-vous.

Suite à un entretien, j'ai été retenue pour devenir apprentie à Areva en octobre 2012. Avec des matières déjà validées lors de ma session BTS précédentes, j'avais un peu de temps pour continuer mon roman. Néanmoins, vu l'ampleur du travail, j'ai baissé plusieurs fois les bras. Aussi je préférais me concentrer sur mon BTS car je ne voulais pas le rater une seconde fois. J'ai donc laissé ce projet de côté en attendant d'obtenir mon diplôme.

Au départ, je n'étais pas très bien vu par mes camarades. D'ordinaire très réservée, je ne parlais pas beaucoup et je travaillais d'arrache-pied au lieu de m'amuser. Je ne souriais presque jamais et au fur et à mesure que les deux années passaient, je cumulais la fatigue. Je pensais que c'était dû au travail. J'ai obtenu mon diplôme d'assistante de gestion en juin 2014. Je croyais pouvoir me reposer, me ressourcer comme je l'avais mérité. Seulement, jamais la fatigue ne m'a quitté (à cette époque).

Malheureusement, le cycle continuait. Diplôme en main mais chômage à la fin des études. Je m'étais inscrite à l'école de musique pour ne pas trop déprimer et de voir un peu de monde. J'ai encore passé deux ans à chercher du travail. À force d'envoyer des candidatures sans réponses ou avec réponses négatives, j'ai fini par perdre espoir, à douter de mes capacités. Je ne me voyais pas non plus rester encore à la maison. 

Un jour une conseillère d'orientation professionnelle m'avait contacté pour envoyer mon CV au lycée Pierre Forest. C'était pour un poste en reprographie et elle voulait mon accord avant de l'envoyer. Bien sûr que j'ai donné mon accord, je connaissais déjà un peu la reprographie car à Areva c'était déjà à peu près ce que je faisais. J'ai eu un rendez-vous rapidement et le lycée me rappela dans les délais qu'il m'avait indiqué. J'avais retrouvé un poste en reprographie pour deux ans en contrat CUI.

Comme j'avais retrouvé du travail, mon moral s'était amélioré. Je voulais reprendre le roman que j'avais terminé en fin de chômage (pendant les deux mois de vacances). J'étais en train de le corriger pendant les pauses déjeuner. Mes collègues étaient intrigués par ce que je faisais. Assise à une table devant la fenêtre, comme une écolière, en train d'écrire, de barrer des passages, d'en réécrire d'autres. Je griffonnais sur des feuilles volantes que j'assemblais à des feuilles imprimées. "Qu'est-ce que tu fais ?" me demandaient curieusement mes collègues. Je leur ai dit que j'écrivais un livre et ils furent intéressés par le peu de choses que j'avais bien voulu leur dévoiler. À cette époque, je m'étais fixée un objectif. Je voulais que la correction de mon livre soit terminée pour fin novembre début décembre 2016.

J'ai maintenu mon délai et le 4 décembre 2016, j'envoyais mon roman aux éditions Persée. Ce fut la toute première maison d'édition à laquelle j'ai remis mon tapuscrit. [Oui, un roman écrit à la main s'appelle "manuscrit" et un roman dactylograhié (donc saisi à l'ordinateur) s'appelle "tapuscrit". J'ai découvert cela en cherchant les maisons d'édition. Toutefois, on garde le mot "manuscrit" lorsqu'on envoie son roman dans les maisons d'édition]. Vu le délai plutôt rapide, j'ai décidé d'attendre la réponse avant d'en contacter une autre. J'avoue que j'avais envoyé mon roman sans grande conviction, surtout lorsque j'ai vu que les éditions Persée étaient en partenariat avec Hachette Livre. Je pense que je ne me rendais pas compte de l'importance de cette maison d'édition. Je me doutais que ce n'était pas une petite maison. Pourtant, je me demandais si je n'avais pas mis la barre un peu trop haut pour un premier envoi.

Le 23 décembre 2016, je reçois la réponse des éditions Persée datant du 19 décembre 2016. Avec stupeur et grand enthousiasme, je découvre l'avis favorable qu'a reçu Le royaume de Placida. Mon cadeau de noël était arrivé avec un peu d'avance. Mes 3 ou 4 ans de travail personnel avaient fini par payer. Le contrat de "publication" a été signé le 6 janvier 2017. À cause de problèmes de santé (voir Témoignage cancer du rein, vous vous souvenez de la fatigue qui ne me quittait pas ? Eh bien c'était à cause de cela) qui ont quelque peu retardé la publication du livre, le roman ne sera mis en vente que le 21 juin 2017.

Des mois se sont écoulés depuis la publication du roman. Ma famille et moi, nous nous sommes démenés pour faire la publicité locale. Mes parents passaient dans les boutiques (ou sur leur lieu de travail) pour demander s’ils pouvaient mettre une de mes affiches. Bloquée chez moi à cause de ma poche, je m’occupais de la promotion en ligne. Je donnais régulièrement des nouvelles à la maison d’édition pour les informer des mesures qu’on prenait pour faire connaître mon roman. La maison était enthousiaste. Je devais attendre huit mois pour avoir le détail des ventes et percevoir mes droits d’auteur.

Je recevais des courriers de la maison d’édition pour m’avertir de la promotion qui avait été faite, notamment les interviews. Sauf que'elles avaient été faites à mon initiative donc je le savais déjà. Je reçois le détail des ventes avec du retard. J’ai vendu une centaine de livres (e-books compris). Et cela, je le dois uniquement à la promotion que NOUS avons faite. Je n’ai reçu qu’une part de mes droits, j’ignore quand j’aurais l’autre part. La maison change son personnel sans prévenir qui que ce soit. Elle change également ses logiciels de comptabilité ou de gestion, peu importe, sans prévenir les auteurs (oui le retard c’est soi-disant à cause d’un changement de logiciel). Mais si on ne la contactait pas, je suis certaine que c’est de l’argent qu’elle se mettrait dans la poche.

J’ai rompu mon contrat avec les éditions Persée en novembre 2018. Vous vous souvenez le contrat de "publication", c'est un indice qui dit qu'il ne s'agit pas d'une vraie maison d'édition. Une véritable maison d'édition (à compte d'éditeur) vous envoie un contrat d'édition et non de publication ou de licence ou autre intitulé. Car une maison qui vous envoie de type de document n'est pas dans l'obligation de faire le travail d'une maison d'édition authentique. Par conséquent, nous n'avons aucun recours judiciaire – après signature dudit contrat – en cas de problème. Donc si vous recevez un contrat, faite bien attention que ce soit un contrat d'édition.

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