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Épilogue

Epilogue bis

Athéna avait demandé aux renégats de la rejoindre devant la statue à son effigie. C’est donc sans être contrés que Saga, Camus et Shura montèrent les escaliers et traversèrent les derniers temples du sanctuaire en compagnie des derniers chevaliers restants. Desideria regardaient par la fenêtre et vit au loin quelques silhouettes qui s’avançaient vers la maison du Verseau. « Est-ce que ce sont les spectres dont parlait Shaka ? » se demanda-t-elle. Elle souffla sur la bougie et resta postée à la fenêtre en se faisant la plus petite possible afin de ne pas être vue. Elle les entendait monter les escaliers qui faisaient face au bâtiment. Bizarrement les silhouettes lui paraissaient familières. La démarche de deux d’entre eux était incertaine, comme s’ils avaient un peu de mal à se repérer ; à cause de l’obscurité peut-être ? Elle s’approcha de la porte et descendit les premières marches pour satisfaire sa curiosité. La lueur lunaire éclairait faiblement la pièce. Les hommes entrèrent dans le temple sans se douter qu'une femme les espionnait. Desideria les regarda plus attentivement en descendant encore quelques marches en silence. Elle n’en revenait pas. C’était lui ? Impossible, elle avait assisté à son enterrement avec Milo. Et pourtant il lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Et les autres ? Elle reconnaissait le Grand Pope qui l’avait embrassé. C’était bien eux. « Camus ! » s’écria-t-elle. Sa voix résonna dans le temple tandis qu’elle se dépêchait de les rejoindre. Le Verseau avait stoppé sa marche. « Attendez » fit-il aux autres. Seuls Shura et Saga stoppèrent leur marche. Les autres chevaliers sortirent en gardant un œil sur eux. Elle était donc là ? Seigneur, Camus aurait préféré éviter cette situation. Cela aurait été bien plus facile pour lui. Saga se retourna et vit la jeune femme se tenir près d’eux.

 

« Tu es revenu, fit-elle à Camus d’une voix émue. Vous êtes de retour. (Le Verseau ne réagissait pas. Il ignorait où elle se trouvait. Elle s’approcha de lui et lui prit la main. Le chevalier baissa machinalement la tête vers celle-ci, mais son regard était dans le vague. Elle caressa sa joue avec un air inquiet sur le visage.) Pourquoi ne me parle-t-il pas ?

— Il ne peut que t’entendre Desideria, informa Shura.

Il était le seul des trois à pouvoir communiquer oralement avec elle. Les autres furent privés de la parole lors de leur combat contre Shaka. Camus avait conservé l’ouïe, Shura le goût (et donc l'élocution) et Saga possédait encore la vue. La télépathie restait leur seul moyen de communication. Ils étaient contraints de s’entraider pour pouvoir progresser dans le sanctuaire. Le Verseau posa sa main sur la sienne. Elle vit une larme couler sur son visage. C’était la première fois qu’elle le voyait pleurer et cela la chagrinait.

— Vous allez rester. (Elle regarda Saga, puis Shura.) Je vous en prie, dites-moi que vous allez rester.

Saga baissa la tête d’un air désolé. « Je suis navré Desideria mais je crains que ce ne soit pas possible. »

— Hadès nous a fait revenir pour douze heures seulement. Si on parvient à remplir notre mission, alors il nous offrira la vie éternelle. Mais nous en doutons fortement.

— C’est donc la dernière fois qu’on se voit ?

Camus serra la main de la jeune femme et la caressa avec son pouce. « Je t’aurais croisé au moins une fois avant de partir définitivement, ma petite Desi’. » Le chevalier avait le cœur serré. Elle l’enlaça tendrement et il renforça l’étreinte.

— Il est content d’avoir pu te revoir.

— C’est réciproque.

— Nous n’avons pas beaucoup de temps, intervint Saga par télépathie. Camus, nous devons y aller.

— Tel que je la connais elle va vouloir nous suivre.

— Il est préférable qu’elle reste chez toi.

— Je suis d’accord. Laisse-moi un instant. Je vous rejoins. »

 

Saga approuva. De toute manière, après ce qu’il leur avait fait subir précédemment, il pouvait bien lui accorder cette faveur. Les deux chevaliers rejoignirent les autres et attendirent leur pair. La demoiselle se demandait pourquoi ils sortaient. Mais avant qu’elle n’ait d’autres pensées Camus l’embrassa intensément, faisant palpiter une dernière fois le cœur de sa compagne. Ce fut un instant aussi bien triste que chaleureux. Le bonheur de pouvoir partager un ultime moment de tendresse néanmoins de courte durée. « Je t’aime Camus. Et je crois que je ne te le dirai jamais assez. » Il lui fit un baisemain. « Je regrette de ne pas te l’avoir dit suffisamment. » Elle comprit ce que ce geste représentait, elle esquissa un sourire mélancolique. Puis avant qu’elle ne lui demande quoi que ce soit, et aussi parce qu’il était pressé par le temps, Camus la recouvrit d’une couche de glace, la transformant en triste statue blanche. L'enveloppe était assez fine, juste de quoi pouvoir la retenir quelques temps. Il avait pris soin de laisser un espace entre celle-ci et son corps afin de ne pas brûler ses cellules et il y avait une ouverture au sommet de son crâne pour que l’air puisse se renouveler. Sinon elle aurait fini par étouffer. Son but était de la retarder et non de la tuer. « Pardonne-moi ma Desi’. Tu seras libre dans peu de temps, mais moi, je ne serais certainement plus là. Adieu mon amour. » Le Verseau retrouva ses collègues, Saga remarqua les larmes sur son visage mais il resta muet. Le groupe monta les marches, sous la surveillance de leurs anciens alliés, jusqu’au palais d’Athéna.

 

Desideria se débattait autant que possible. Faut dire la glace de Camus était plutôt solide. Et s’il avait décidé qu’elle ne devait pas bouger, elle ne bougerait pas. « Mais tu ne m’auras comme ça mon gaillard ! Je te jure que je me dégagerai ! » pensa-t-elle. Elle gesticulait autant que possible en prenant des pauses pour retrouver des forces. Elle remuait encore et encore, parvenant ainsi à créer quelques fentes.  C’était dur mais elle ne désespérait pas. Elle lutta à nouveau contre la glace sans relâche et finit par la briser. La jeune femme tomba au sol, elle se reposa quelques instants avant de se précipiter à l’extérieur jusqu’au temple d’Athéna. Néanmoins elle se méfiait quand même. Il était possible qu’il y ait encore des spectres. Tapie dans l’ombre, elle entendit deux personnes discuter. L’un avait les cheveux bruns et portait une armure d’or. Elle ignorait qui il était. L’autre possédait un surplis avec de grandes cornes, de longs cheveux blonds et deux marques violettes sur le front.

 

« Tu peux venir Desideria, fit ce dernier, il n’y a plus de danger.

Elle fut très surprise. Comment ce grand homme pouvait-il savoir son nom ? Elle semblait ne pas le connaître. Elle s’approcha timidement.

— Vous connaissez mon nom ?

Il lui adressa un petit sourire réconfortant.

— Oui on se connaît seulement tu ignores qui je suis. (Elle resta bouche-bée, attendant davantage d’explications.) Je suis Shion du Bélier, l’orbe qui te suivait partout.

— Oh c’était vous ?! répliqua-t-elle, rassurée.

— Oui. Tu m’as été d’une aide précieuse. Grâce à toi mon corps a été découvert. J’ai eu de la chance de croiser ton chemin. Merci infiniment.

— Je vous en prie. Mais je me demandais où vous étiez parti. Je me suis inquiétée.

— Je suis désolé. Je n’ai pas voulu t’abandonner comme ça. C’est Hadès qui m’a fait revenir aussi subitement.

— Ah ? Et où est Camus ?

— Il est au château Heinstein avec Shura et Saga, répondit Dohko.

Elle baissa les yeux.

— Je n’ai plus le moindre espoir de le revoir c’est ça ?

— En effet, confirma Shion, nous arrivons à la fin du temps imparti.

— Le sanctuaire est vide maintenant, poursuivit Dohko. Tu devrais rentrer chez toi.

— Mais je ne connais pas le chemin. Et j’ai promis au Grand Pope de ne pas partir.

— Voyons Desideria, cette promesse ne tient plus. Tu ne comprends pas. Je vais m’en aller aussi pour le château. Et Shion va disparaître dans peu de temps. Tu vas vraiment te retrouver toute seule. Sois raisonnable.

— Dohko a raison. Puisque que tu n’as qu’une parole, en tant qu’ancien Grand Pope je te libère de ta promesse. Évite seulement de dire où tu étais. N’en parle qu’à ta famille, ils ont droit à des explications mais elle doit absolument garder le secret.

— Vous étiez Grand Pope ? (Il acquiesça.) Nous resterons discrets. J’ai essayé de partir une fois, seulement je revenais constamment sur mes pas.

— Je vais t'accompagner jusqu’à la sortie. Celui qui ne connait pas le chemin ne peut quitter le sanctuaire.

Soudain son corps commença à s’illuminer et à se transformer progressivement en poussière d’étoiles. La demoiselle fut aussi impressionnée qu’inquiète. Néanmoins elle vit à nouveau l’orbe juste en face d’elle.

— Tu n’as plus qu’à le suivre maintenant. Shion te mènera jusqu’à ton village avant de s’envoler. Je dois aller prêter main forte aux autres chevaliers, je ne peux plus perdre de temps.

— Ah. Bon courage.

— Merci. Adieu Desideria. Prends soin de toi. »

 

Dhoko n’attendit pas plus longtemps pour s’éclipser et rejoindre les autres. La jeune femme traversa le sanctuaire en compagnie du Bélier. Le soleil débutait son ascension dans le ciel. Fatiguée, la jeune femme luttait contre le sommeil pour continuer sa route. Elle passa près de Rodorio mais ce n’était pas son village. Le sien se situait plus loin, néanmoins elle retrouva quelques repères. « Ça y est, je sais où on est ! » s’exclama-t-elle. Le chevalier lui caressa le visage en signe d’adieu. « Merci pour tout Shion. » Il s’envola ensuite vers sa constellation sous le regard attentif de la jeune brune. Elle marcha longuement, les yeux mi-clos tel un zombie tant elle était épuisée. Elle traversa ces rues si familières. Se souvenait-elle de son ancienne maison ? Où vivait-elle ? Elle erra dans le village à la recherche d’une connaissance. Elle semblait être une inconnue aux yeux des gens. Pourtant une voix l’interpella. « Desi’ ! Desi’ est de retour maman ! » La petite fille courut vers elle tandis que la mère sortit de la maison. La gamine enlaça très fort sa grande sœur. Celle-ci était un peu déboussolée.

 

« Tu es enfin revenue Desi’. Tu nous as fait peur. On a cru que tu ne reviendrais plus jamais !

— Danae, je suis désolée.

Sa mère s’approcha et dévisagea la jeune femme avant de la prendre dans ses bras. On pouvait l’entendre pleurer à chaudes larmes.

— Nous t’avions cru perdue. Mais tu as l’air si épuisée. Viens te reposer, tu nous raconteras ce qui t’es arrivée. Le petit-déjeuner est bientôt prêt. Ton père sera tellement heureux lorsqu’il rentrera avec Arion. Ton frère travaille avec lui maintenant. »

 

Desideria pensa être plus émue que cela. En réalité elle était bien trop fatiguée pour pouvoir réagir. Lorsqu’elle entra dans sa chambre, elle s’allongea sur son lit et ferma les yeux. Elle ne se leva qu'en fin d'après-midi. Elle mangea ce que sa mère lui avait préparé sans prononcer le moindre mot. Et pourtant sa mère et sa sœur attendait avec impatience son histoire. « Je voudrais que Papa soit là pour tout vous raconter » se contenta-t-elle de dire. En vérité, elle ne savait pas trop comment relater les faits. Mais lorsque son père arriva elle n’eut d’autres choix que de donner des explications : la course poursuite, la promesse au Grand Pope, son amour pour Camus et sa mort qui lui avait brisé le cœur. Sa famille était un peu surprise par une telle aventure. Mais elle promit de garder le secret.

 

« Comment il était Camus ? questionna la petite sœur.

— Danae ! rouspéta Arion. Laisse-la tranquille. Elle a déjà assez mal comme ça. »

 

Son petit frère raconta à sa grande sœur ce qui s’était passé depuis sa disparition. Il cherchait à lui changer les idées. Elle était contente qu’il soit pris dans l’entreprise avec leur père. Après le repas, Desideria aida sa mère à débarrasser la table et à faire la vaisselle. Son retour à la maison paraissait inimaginable. La jeune femme avait encore du mal à réaliser qu’elle était revenue. L’atmosphère semblait bizarre. Malgré l’enthousiasme de sa famille, elle ne put s’empêcher de se sentir étrangère. Il lui fallait le temps de reprendre ses marques. Le soir après avoir refait son lit, elle se glissa sous les draps. Allongée sur le côté elle posa sa main en-dessous de sa joue et ferma les yeux. Et discrètement, un orbe reflétant une lueur bleue pâle s’approcha et se posa derrière elle. Collé à son dos, il lui procura une douce chaleur afin de la réconforter dans son sommeil. « Je serai toujours là pour toi mon amour. »

Merci Billyticat !

Je tiens à remercier Soma A. pour ce superbe fanart de Desideria. Je ne m'y attendais pas du tout car je pensais mon niveau d'écriture dans la moyenne. Pourtant il semblerait qu'elle ait beaucoup aimé la fanfiction. Ce p'tit cadeau m'a beaucoup touché. N'hésitez pas à aller la voir sur son compte Twitter (Soma A.@Billyticat), surtout si vous êtes fan de Saint Seiya. Elle fait des fanarts sur cet animé et elle a un joli coup de crayon. Merci Soma !! ^^

 

Fanart desideria

 

Date de dernière mise à jour : 2020-08-17

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