1. Assurez-vous de lire quelque chose qui vous convient. Ne lisez pas de la romance si vous l’avez en horreur (pour les appels à bêta-lecture).
2. Soyez clair dans vos explications : quand vous parlez d’un concept, expliquez-le. Vous ne savez pas ce que l’auteur connaît, ni à quel niveau il en est dans l’écriture :
- Depuis quand écrit-il ?
- Depuis quand est-il sur les réseaux sociaux ?
- Combien de temps consacre-t-il à l’écriture ? (A-t-il un travail qui le freine dans son projet ?)
- A-t-il pu avoir telle information durant son parcours ?
Il ne suffit pas de dire que le Show don’t tell est célèbre pour justifier votre aigreur. Avant je travaillais toute seule dans mon coin, comme un ermite. Je n’avais pas de réseaux sociaux (Twitter, YouTube, c’était vague pour moi il y a 3 ans ; je débutais à peine et connaissais peu de monde). Donc peu de chance de connaître des techniques approfondies. Et même si cela remonte à 3 ans, cela ne change rien au fait que je n’avais pas encore reçu l’info. Je la connais depuis le premier trimestre 2021 (environ), c’était nouveau pour moi et assez flou. Je n’avais pas réussi à faire la différence entre « Montrer » et « Raconter ». Merci d’ailleurs à Christelle Lebailly qui a fait une vidéo à ce sujet (Show vs Tell) et cela a été beaucoup plus clair pour moi. Malheureusement je l’ai vu trop tard.
Ensuite quand vous utilisez un exemple, veillez à rester dans l’histoire de l’auteur. Ne prenez pas des exemples tirés d’autres œuvres car vous ignorez les références de votre interlocuteur. De plus, même un passage vu à la TV n’aidera pas car on ne sait pas comment l’auteur de l’œuvre en question a écrit ses scènes pour installer cette ambiance. Il vaut mieux reformuler une courte scène tirée de l’œuvre en correction pour que ce soit plus compréhensible.
3. Ne partez pas du principe que comme vous êtes bêta-lecteur, vous pouvez vous permettre d’écrire vos commentaires sans filtre. Il n’y a pas de hiérarchie vous mettant sur un piédestal. Nous sommes d’égal à égal. Un auteur vous a contacté (ou vous avez répondu à son appel à bêta), c’est qu’il sait déjà que son texte contient des failles qu’il est incapable de voir. La tête dans le guidon, il devient aveugle. Un regard extérieur devient indispensable, il a besoin d’une loupe. Et la loupe, c’est vous.
Si vous partez dans l’idée de vous lâcher, il y a peu de chance que vos messages soient entendus. Évitez de crier et ne manquez pas de respect aux personnages. Si vous ne les appréciez pas, vous pouvez l’exprimer sans dégoût et en justifiant. De plus, le fait de dire dans le mail de retour « désolé(e), ton livre m’a pas vraiment plu » ne suffira pas à amortir le choc, cette bombe que vous vous apprêtez à lui lancer. Pire, cela donne une mauvaise image de vous : une personne froide et insensible. Et à cela, deux options font suites :
- soit la personne se laisse faire, n’ose pas répondre. Pas de répercussions directes, mais vous l’avez quand même blessé. Votre réputation peut être ternie en privé.
- soit la personne se braque et a plus de répondant que vous le pensiez. Que vos commentaires soient fondés ou non, vous aurez les conséquences.
La manière dont vous écrivez vos observations aura un impact sur les suites à venir, même si elles sont vraies. Cela tient du respect envers votre interlocuteur. Il ne s’agit pas de le prendre par la main, il aura l’impression d’être materné, de ne pas être pris au sérieux et ce n’est pas mieux. Ce sont les deux extrêmes (que je n’aime pas) : le bêta qui prend une place trop imposante et le bêta trop nounou. Visez le juste milieu et ce sera très bien. Relisez vos commentaires et mettez-vous à la place de celui qui va les lire. Que diriez/ressentiriez-vous si on vous descendait de la sorte ? Ne préfériez-vous pas une approche plus professionnelle avec plus de tact ? Donc ne criez pas, car cela se sentira et ce n’est pas du tout agréable.
4. Prenez le temps de lire. On ne lit pas un roman en diagonal comme on le fait avec un courrier. Laissez le temps à votre cerveau d’assimiler les infos. « Oui mais je lis vite, c’est mon rythme de lecture » diront ceux qui lisent 30 livres par mois. Sauf que vous serez incapable d’en parler plusieurs semaines plus tard sans consulter vos fiches de lecture. Comment pouvez-vous vous faire un avis sur un livre lu en quatrième vitesse ? Si vous y arrivez, je vous tire mon chapeau.
5. Respectez les délais donnés, à conditions qu’ils soient raisonnables. Il est évident qu’on ne donne pas un roman pour bêta avec un délai de trois jours. J’avais laissé un délai de neuf semaines ; je pense que c’est largement suffisant pour une bêta-lecture. Il permet une large manœuvre : prendre le temps de lire, d’analyser, de proposer, de respecter, de relire ses observations.
Avant de passer à la conclusion, je vais évoquer un sujet que je trouve important aussi car dans une bêta-lecture, il y a minimum deux acteurs.