Vous devez d’abord vous détacher de ces commentaires qui faisaient faussement vos éloges, vous emprisonnant dans ce cocon de confort dont vous aviez peur de vous enlever. Seulement, dites-vous bien que rester avec des œillères ne vous aidera en rien. C’est déjà bien de se dire « ce n’est pas possible, je ne peux pas écrire aussi bien du premier coup, sans m’être exercé au préalable. » C’est la première étape à franchir : se rendre compte que nous ne sommes pas parfaits.
Il faut comprendre que l’écriture est un art qui se travaille comme la musique, la sculpture ou le dessin. En effet, il est donné à tout le monde d’écrire, mais il n’est pas donné à tout le monde d’écrire correctement.
Alors qu’est-ce que j’ai fait pour évaluer mon travail ? La seconde étape consiste à comparer son travail avec celui des auteurs renommés. J’ai confronté mes fanfics avec des œuvres littéraires que j’avais sous la main. Au passage, je confirme que pour apprendre à écrire correctement, il faut lire des titres dans le genre que vous visez. Je ne parle pas de copier un style, juste de comparer et de voir ce que vous ne faites pas convenablement.
Dans mon cas, je me suis rendue compte que mes chapitres contenaient essentiellement du dialogue. Pourquoi ? Je l’ignore. Il n’y avait que peu de phrases narratives, encore moins de descriptions. Pour ce dernier critère, je pense que c’était dû à une certaine fainéantise. À l’époque, on ne décrivait pas, on mettait le lien vers une image pour une robe par exemple. Seigneur, que c’est catastrophique. Mes écrits manquaient cruellement de relief. J’en ai honte maintenant. Ah oui, je faisais bêtement ce que les autres faisaient sur leur skyblog. Heureusement ceci est derrière moi maintenant.
Reprenons un peu chaque partie avec leur rôle. En fait, cela vous renvoie au cours de français sur les différents types de textes : narratif, descriptif, informatif (ou explicatif), argumentatif et injonctif. Pour écrire une histoire, il faut savoir trouver un équilibre entre ces différents types de texte.
Personnellement, je jongle principalement entre le narratif et le descriptif, à cela j’ajoute le dialogue.
- Le narratif pour raconter les faits, les actions.
- Le descriptif pour décrire ce qui entoure les personnages ainsi que leurs émotions.
- Le dialogue pour dynamiser l’histoire, pour les échanges d'informations entre les personnages.
En suivant cela, j’avais déjà plus de reliefs dans mon récit. Qu’est-ce que je veux dire par « reliefs » ? Eh bien un texte est plat et ennuyeux s’il n’y a pas de descriptions, ni d’actions, ni de dialogue. C'est un peu comme une sculpture. Au début, on a le texte brut (1er ou 2e jet), uniquement la trame, pas de relief, rien du tout. Nous sommes comme un scuplteur devant une pierre totalement brute. Ensuite, nous renforçons les descriptions et les émotions (s'il n'y en avait pas assez) afin d'ajouter une nouvelle dimension à notre texte. Souvent ces modifications se font lors de la phase de réécriture. Nous devenons alors ce scultpeur qui façonne la matière première pour lui donner une somptueuse et émouvante apparence.
La troisième étape consiste à s’entraîner à l’écriture. Avec la description, le lecteur s’imagine plus facilement notre univers. Je rappelle que c’est à l’auteur d’expliquer comment celui-ci se développe. Ce n’est pas au lecteur de le construire à la place de l’écrivain. Le lecteur n’a aucun travail à faire quand il lit à part se laisser emporter par notre plume. Si les auteurs ne décrivaient pas leur univers, alors tous les univers se ressembleraient dans l’esprit du lecteur. Comment définir notre touche personnelle dans ce cas ? Alors décrivons nos univers, dessinons nos personnages par les mots et divulguons leurs émotions afin qu’ils soient réels.
Pour lutter contre un texte narratif ennuyeux, nous devons l’entrecouper de dialogues afin de dynamiser l’histoire. Les personnages interagissent entre eux, comme nous dans la vraie vie. Cependant attention. Le dialogue doit véhiculer des informations importantes pour faire avancer l’histoire.
« Salut, ça va ?
— Ça va ?
— Quoi de neuf ?
— Pas grand-chose, et toi ?
— Que du vieux aussi. »
Vous avez appris quelque chose dans ce dialogue ? Si vous me dites oui, je vous regarderais avec des yeux de merlan frit. Ce genre de dialogue est totalement inutile dans un récit. Vous imaginez trois pages de dialogue où on tourne en rond, où on brasse du vent ? Ce dialogue ne remplit pas du tout son rôle et le lecteur va finir par se lasser. Alors c’est vrai que dans la vie courante, on peut se retrouver avec ce type de dialogue dans certaines situations, mais ceci peut être résumé en une phrase. Dans un récit, les personnages doivent s’échanger des informations, sinon le dialogue n’a aucun intérêt.