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Confidence n°3 - Professionnalisme, une illusion ?

Le 2021-04-20 2

Dans Confidences

Confidence3

Image de  JacLou DL de Pixabay

Encore un billet plutôt salé, j’en suis navrée. Mais j’en suis au point où je me demande où est passé le professionnalisme car à plusieurs reprises, on s’est permis d’agir avec moi de façon inadéquate. Et je ne trouve pas ça normal du tout. Seulement pour comprendre pourquoi je pète des câbles, je dois vous expliquer comment j’en suis arrivée là.

I - Les études

Oui, les études que nous sommes tous contraints de faire (voulues ou non) au moins jusqu’à nos 16 ans. Au départ, je voulais devenir infirmière en pédiatrie. J’avais passé le concours infirmier à l’IFSI en même temps que le Baccalauréat S.M.S. (Sciences Médico-Sociales). J’ai loupé le concours mais j’ai obtenu mon Bac. Je suis donc allée en préparation concours pour ce dernier. Lorsque je me suis rendue à la porte ouverte de l’ISFI, présentée par la directrice, je me suis dit « mais c’est une garce et elle le porte sur son visage ! » En gros, fallait pas qu’on fasse un pet de travers sinon on était renvoyé d’office.

(Je suis quelqu’un qui bosse. Chaque fois qu’on m’a demandé quelque chose dans mes stages, je l’ai toujours fait sans rechigner. Je me suis prise des remarques en pleine gueule sans moufeter. Je pense en particulier à une aide-soignante qui prenait un malin plaisir à mettre les stagiaires mal à l’aise en leur faisant passer un interrogatoire sur ce qu’ils avaient fait la veille. Je devais avoir environ 14 ans et fort timide à cette époque. Je me souviens de l’ASH (Agent de service hospitalier) qui m’avait dit à cette époque qu’elle avait eu mal au cœur pour moi, j’étais devenue rouge comme une pivoine et je ne savais plus où me mettre quand l’aide-soignante me l’avait fait subir. L’ASH m’avait même confié qu’elle ne l’appréciait pas à cause de son comportement).

Mais pour en revenir à l’IFSI, avec une directrice pareille, je savais pertinemment que ça n’allait pas le faire. J’ai donc démissionné de cette prépa-concours et j’ai pris une autre voie : celle du secrétariat. Il va de soi que modifier son orientation n’a rien de simple. Entre-temps, je prenais des nouvelles d’une amie qui, elle, avait réussi le concours (et je la félicite). Elle aussi est une bosseuse, peut-être encore plus que moi. Et pourtant, quand je l’ai rencontré une fois au magasin et que je lui avais demandé des nouvelles sur son parcours à l’IFSI, elle m’a révélé que c’était loin d’être la joie. « Je te jure Coralie, je travaille, je fais tout ce qu’on me dit. Elles disent que je suis une fainéante. Parfois je suis en larmes. » Vous n’imaginez pas le pincement au cœur que j’ai eu pour elle. Parce que je peux vous assurer que cette fille n’est pas fainéante du tout. Je le sais, j’ai été en cours avec pendant deux ans. Ses devoirs étaient toujours rendus en temps et en heure et ne se plaignait jamais d’en avoir. Aujourd’hui, elle est devenue infirmière et elle fait le boulot de 2/3 voire 4 personnes à cause du manque de personnel.

Si jamais tu passes par là, tu te reconnaîtras sûrement (je préfère conserver ton anonymat). Mais même si je n’ai plus de tes nouvelles, je tiens quand même à te féliciter pour le parcours que tu as eu. Tiens bon.

Il y a aussi les profs qui nous disent « si jamais vous faites ça en entreprise, vous pouvez vous faire virer donc faites attention, SOYEZ PROFESSIONNELS. » Ça je l’ai entendu à plusieurs reprises lors de mon BTS (assistante de gestion) donc ça rentre dans le crâne et ça y reste. En plus, durant cette période, j’étais en alternance à Areva. J’ai obtenu le poste sans problème suite à un entretien des plus traditionnels. Mais dès le départ, on m’a expliqué qu’ils prenaient les alternants pour deux ans (pas de souci, le BTS est en deux ans). La troisième année est possible mais uniquement pour les licences. « Nous ne reprenons pas les redoublants, nous ne voulons pas de perdants, nous ne voulons que des gagnants. En même temps c’est normal, ton objectif, c’est d’avoir ton BTS. » Voici ce que l’assistante de gestion du service dans lequel je travaillais avait osé me dire. Merci mais c’était inutile de me rappeler mon propre objectif de cette manière, même avec un sourire. De quoi vous mettre la pression durant les deux ans de votre alternance. Donc pendant deux ans, j’ai bûché, bûché, bûché car moi-même je refusais d’échouer.

Ah ! on m’a dit que j’étais bizarre et déprimante au lycée. Non, je voulais réussir et j’étais épuisée. Je n’avais que 5 ans de différence, grand maximum, avec mes camarades de classe (à cause de mon parcours chaotique après mon Bac) ; mais faut croire que le fossé était déjà trop grand. Néanmoins il y en a un qui les a remis à leur place (et sincèrement je le remercie pour ça, même s’il y a eu une divergence d’opinion par la suite). « Vous dites que Coralie est bizarre, mais vous savez aller la chercher quand vous êtes dans le pétrin. » Voilà ce qu’il leur avait répondu (ou quelque chose dans le même genre car depuis le temps, mes souvenirs ne sont plus très frais). Plusieurs fois, j’ai eu envie de les bouffer pour leur manque de volonté, leur manque de sérieux, pour leur mauvaise foi également ! Si, le prof a bel et bien fait son cours, mais on ne peut pas suivre un cours et jouer à Candy Cruch en même temps sur son PC portable ! Et après ça s’étonne de ne pas avoir son BTS ! Mais tu plaisantes ma fille !

Ah oui ! mon BTS, je l’ai eu haut la main ! En même temps, j’ai tout fait pour l’obtenir, même après qu’on m’ait volé un document sur ma clé usb. C’est professionnel ça ? De la part d’étudiants en gestion ?? J’avais prêté ma clé car il y avait les fiches descriptives dessus et j’avais encore eu la bonté de les leur fournir. Mais mon fichier de révision était dans un dossier « PRIVÉ ». Faut croire que tout le monde ne connait pas ce mot ! J’ai cherché partout après, sur ma clé, sur mon pc personnel et sur mon pc pro en entreprise. On m’avait bien volé ce document qui n’était pas terminé. Enfin bref ! Quelques années après, Areva (ou au moins l’entreprise dans laquelle j’étais, j’ignore si cela s’est appliqué sur l’ensemble du groupe) a été racheté par Framatome ! Parce que l’entreprise était devenue un centre de coût ! Faut pas demander ! Et on a exigé de moi que je sois une gagnante ?! Mais regardez-vous donc ! J’ai relevé le défi mais quand je vois la pression qu’on met aux élèves, ça me débecte. Car de jour en jour, je suis devenue de plus en plus perfectionniste ; au point de rogner une image au pixel près afin qu’elle soit parfaite ! Oui c’en est à ce point.

II - La réalité en entreprise

Vous connaissez déjà une partie avec le point précédent. Mais récemment (en 2020), j’ai dû racheter une batterie pour mon pc portable. Je suis quelqu’un qui prend soin de ses affaires au maximum. Mais cela faisait un moment que la batterie avait lâché et je ressentais de plus en plus le besoin d’en acquérir une nouvelle car le laisser brancher constamment n’avait rien de pratique. Aussi, l’ordinateur ne remplissait plus sa principale fonction (le fait d’être portable).

Toutefois, étant une quiche en informatique, j’avais peur de ne pas acheter la bonne batterie. Et sincèrement ça me ferait mal de ne pas avoir la bonne. J’ai donc demandé conseil au fabriquant Sony. Il m’avait dit que les pc Vaio ne se faisaient plus mais qu’il existait des batteries compatibles. Il me renvoie vers un distributeur. Problème : il ne fournissait que des professionnels. On m’a donc redirigé vers un autre distributeur, localisé dans le sud, à Périgueux. J’ai donc passé commande chez eux par mail. Mon premier message datait du 4 octobre 2020. Au départ, on m’indiquait un prix de 85€ (dont 10€ frais de port) et qu’il fallait que j’envoie l’argent par virement. Vous pensez bien que je n’allais pas virer de l’argent comme ça sans la moindre preuve d’achat. J’ai donc réclamé un document, une page pour pouvoir passer commande (histoire de pouvoir mettre mes coordonnées afin d’être livrée sans souci), une facture, quelque chose quoi.

On m’a répondu que c’était eux qui géraient les commandes et que pour la valider, il fallait procéder au règlement par virement et leur en informer. « D’accord mais à quel moment je rentre mes coordonnées postales ? » J’ai demandé à obtenir un bon de commande. Ils m’ont enfin envoyé un devis et là je vois quoi ? 50€ TTC. La batterie coûtait 41,67€, une T.V.A. à 8,33€ on arrive au 50€. Même si on ajoute les 10€ de frais de port (qui devrait être compris dans le prix TTC), on obtient un montant de 60€ grand maximum. Qu’est-ce qui justifiait cet écart ? Là je me suis méfiée. J’ai payé les 50€ mais j’ai demandé un numéro de suivi, numéro que je n’ai jamais eu. La commande était pointée mais la batterie était en rupture de stock chez leur fournisseur, je devais donc patienter. Cela ne me plaisait pas mais la dame me dit qu’il allait réapprovisionner d’ici une vingtaine de jours. Je la recontacte le 3 novembre en rappelant ma commande (pour qu’elle ait toutes les infos), en lui disant qu’elle était réglée et que je souhaitais savoir où cela en était. Le 12 novembre, je n’avais toujours pas de réponse. Cela m’a bien énervé. Je pouvais comprendre qu’il y avait le Covid qui ralentissait. Mais 10 jours sans réponse, fallait pas déconner ! J’ai donc relayer la conversation à une autre adresse mail de leur entreprise pour savoir quoi. Cette même dame me répond qu’elle était disponible prochainement. La même dame ? Avec un autre mail ? J’ai trouvé ça bizarre et toujours pas de numéro de suivi. J’étais très inquiète. Heureusement que j’ai reçu la batterie au bon d’un moment (qui m’a semblé très long) parce que je comptais me rendre à la maison de la justice.

Et quand je suis allée sur Facebook leur dire ma façon de penser (en privé, j’ai encore eu l’amabilité de leur dire ça en privé), on m’a répondu qu’on ne comprenait rien à mon charabia, que j’étais le genre de personne qui passait sûrement son temps à se plaindre sur Internet et qui n’avait rien d’autre à faire. Que ça ne l’intéressait pas de fidéliser des clients du Nord. Et aussi « qu’est-ce que vous venez vous plaindre ? Vous l’avez payé 50€ et non 85 ! » Mais il est sérieux ?! Il ou elle car cette personne ne s’est même pas présentée. Je lui ai répondu que sa comptabilité devait être bien bordélique. Mais même ça, ça ne l’a pas fait réfléchir. Cette personne n’a même pas été voir sa collègue pour voir l’échange de mails. Peut-être que cette personne détourne de l’argent ou escroque les clients et qu’il ne le sait pas ? Parce que si elle a pu me faire ça, elle peut très bien le faire à des clients vulnérables. Ou si ça se trouve, je parlais à la même garce que j’ai eu par mail et dont je remets infiniment en cause son professionnalisme car il était proche du zéro absolu ! Jamais ! je ne me serais permise de dire le quart de ce que cette personne m’a dit ! Sinon on se ferait virer, dans le Nord !

III – L’attente dans les cliniques

Il y a peu (au jour où j’écris cette lettre défouloir), j’avais rendez-vous à 12h dans une polyclinique pour me faire enlever un abcès au cou. C’était mon deuxième rendez-vous médical de la semaine. Le premier (le lundi pour une opération du dos, une cicatrice à refaire correctement) s’est déroulé parfaitement bien. Je me suis rendue à Valenciennes, à l’heure ou presque. Dans ces cas-là, je m’excuse car je déteste arriver en retard. Je n’avais pas prévu les papiers aux admissions car le chirurgien m’avait dit de venir au 1er étage. Heureusement qu’il y avait du personnel dans le hall pour guider les gens étrangers à cet hôpital. Je suis passée assez rapidement. J’ai attendu un peu dans une cabine le temps de me changer, tout ce qui a de plus normal. Guidée et rassurée, du début à la fin. Tout s’est passé exactement comme c’était prévu. J’ai pu repartir environ 30 minutes après mon arrivée. Franchement à Valenciennes, c’était top. Et aujourd’hui, ma mère m’a affirmé que la cicatrice était très bien faite alors je suis ravie des services de ce chirurgien. Je ne manquerai pas de le remercier lors du rendez-vous bilan.

Le jeudi, à Maubeuge (polyclinique je rappelle), je me suis rendue au rendez-vous de 12h bien avant l’heure pour ne pas faire la même bêtise que le lundi. Finalement à l’accueil cela a été vite. J’ai fait mon entrée à 11h45. Pour moi c’était parfait, j’étais ponctuelle comme j’aime l’être. L’infirmière m’avait prévenu d’office qu’il y avait un peu de retard. Bon, un peu de retard c’est pardonnable. Je sais qu’il peut y avoir des urgences qu’on ne prévoit pas forcément. Je me change pour le bloc et je patiente dans ma chambre. Je regarde par la fenêtre, je m’assois et j’alterne entre les deux. Mes cuisses me faisaient déjà mal car depuis l’opération du lundi, je me baisse de façon inhabituelle pour ne pas tirer sur mon dos. Ceux des cuisses semblent plus sollicités du coup. Je regarde l’heure : environ 13h. « Ah oui ! Bon, ce n’est pas grave, on va peut-être bientôt venir me chercher. Ça ne devrait plus tarder. » J’ai pris mon mal en patience et j’ai recommencé à tourner en rond dans cette chambre vide. Regarder par la fenêtre, ça va bien 5 minutes mais après ça gave. 13h30, on ne vient toujours pas me chercher. J’avoue que je m’impatiente. J’ouvre la porte de ma chambre et regarde dans le couloir, personne. Je la laisse entrouverte. J’essaie de respirer pour ne pas laisser monter la pression. Je sais comment je suis en ce moment : d’humeur explosive. Et je préfère ne pas arriver au moment où ça explose car ce n’est pas beau à voir et c’est très désagréable, aussi bien pour celui qui se prend les foudres que pour moi qui n’aie pas su me contrôler jusqu’au bout.

Assise sur le fauteuil, je ferme les yeux et prends de grandes inspirations. Mais la méditation a eu beaucoup de mal à se faire parce qu’un flot de pensées n’a pas cesser de me harceler. « Calme-toi, ils vont bientôt arriver. » « Je me sens tendue. » « J’ai senti les piqûres d’anesthésie lundi, c’était pas agréable, même si je l’ai supporté. Mais là c’est au cou, c’est plus sensible. » « C’est juste un mauvais moment à passer, après je ne sentirai plus rien. » « Mais en attendant je vais la sentir quand même la piqûre. Déjà quand on te perce un point noir au cou (trou obstrué car j’avais déjà eu un abcès par le passé ; par conséquent, j’ai un pore qui se bouche), tu vois des ombres noires. Qu’est-ce que ça va être là ? » Toutes des pensées qui n’ont pas cessé de fuser durant ma tentative de méditation. La pression est montée de plus belle. Des pensées qui n’auraient pas été présentes si on m’avait prise en charge comme prévu. D’ordinaire, les opérations ne me font plus vraiment peur car vu ce que j’ai eu avec mon rein, j’ai été servie. Mais ruminer ainsi dans une chambre vide, c’est le pire des poisons ! J’ai communiqué avec une amie sur Twitter mais cela n’a rien changé. Je n’étais pas en panique, j’étais furieuse et je n’arrivais pas à contrôler cette colère. 14h15 environ, je vais voir les infirmières parce que je n’en peux plus d’attendre et je leur demande où ils en sont au bloc opératoire. Sans nul doute que mon agacement devait se sentir dans ma voix même si je tentais de garder mon calme.

« Il y a encore une personne avant vous.

- Quoi ?! C’est long !

- Ah bah je vous avais dit qu’il y avait du retard.

- Oui, « un peu » pas « beaucoup ».

Là, il y en a une qui s’est limite moquée de ma remarque, chose que je n’ai pas du tout apprécié même si je n’ai rien laissé paraître à ce moment-là vu que j’étais concentrée sur l’autre infirmière. Mais je l’ai remarqué.

- Je vous avais dit que je ne savais pas la durée d’attente. »

Sincèrement je ne sais pas si elle m’avait parlé d’une quelconque durée ou pas. Peut-être, c’est possible. Je suis retournée dans ma chambre en pestant. Comme si je n’avais que ça à faire, perdre mon temps dans une chambre vide ! Mais comment ils s’organisent dans ces cliniques ?! On ne donne pas le même horaire à chaque personne ! Et je ne tire pas ça de mon chapeau car c’est déjà arrivé à mes parents il y a quelques années, quand les gens pouvaient patienter tous en salle d’attente et donc discuter entre eux. Ils convoquent tout le monde à la même heure et ensuite ça se passe comment ? Ils tirent le patient à la courte paille ?? Je tournais dans ma chambre comme un lion en cage. Je regardais par la fenêtre. « Je me sens horriblement tendue. » « Quand je verrai le médecin, il va m’entendre c’est sûr. » « Et si jamais il me dit qu’il peut pas m’opérer à cause d’une tension trop élevée ? C’est au niveau du cou en plus ! » « Si c’est ça je l’encastre dans l’mur !! » Il n’en était pas question ! Il était clair que là, j’aurais pété un plomb et je ne le voulais pas car je garde la même logique qu’en 2017. Quand j’ai eu ma ponction lombaire et les mèches à changer régulièrement, je n’ai jamais voulu crier parce que je ne voulais pas effrayer les gens autour de moi, en particulier les patients qui pourraient prendre peur à cause des cris. J’ai pleuré pendant la ponction mais je n’ai jamais crié. Là, cela aurait été des cris de colère et personne n’avait à subir ça dans cet étage. Alors j’ai pris la décision de m’habiller et de m’en aller. Je suis partie vers 14h30. Devant l’ascenseur, une infirmière vient vite et me dit qu’il faut que je le dise si je m’en allais. « Eh bien je vous le dis, je m’en vais » lui ai-je dit d’un ton sec. Je sais, ton sec mais à ce stade, j’avais énormément de mal à conserver mon calme. Quand j’ai les mains qui tremblent, on peut s’estimer heureux que je me contente d’un ton sec.

« On n’y peut rien madame, c’est pas de notre faute. »

- Je sais que vous n’y pouvez rien, ce n’est pas contre vous. C’est après le médecin, franchement il exagère.

- Eh bien je vais lui dire, a-t-elle dit en s’éloignant vers le bureau.

- Vous faites bien. Et vous pouvez lui dire qu’il peut m’appeler, je vais me faire un plaisir de le recevoir.

- Pas de souci, je lui dirai. »

Puis j’ai pris l’ascenseur. Bien que l’infirmière se soit défendue (et c’est tout à fait normal dans ce genre de situation), elle est parvenue à garder son calme. Bravo et je vous envie Madame. Je m’excuserais bien pour le mauvais moment que je vous ai fait passer mais je ne mettrais plus un pied dans votre service ambulatoire. J’ai attendu l’appel du médecin, je l’attends toujours. Cela ne m’intéressait pas de me crêper le chignon avec les infirmières car, comme elles le disent elles n’y sont pour rien, elles subissent. Je réservais le meilleur pour lui. Mais je n’ai pas encore eu l’occasion de lui dire ma façon de penser. Néanmoins j’aurais nettement préféré qu’on m’appelle le matin pour m’annoncer le retard et qu’on me demande si je veux déplacer le rendez-vous pour un jour plus propice (ou de venir à une autre heure). Je l’aurais compris et j’aurais vraiment apprécié qu’on le fasse plutôt que de me laisser m’énerver dans cette chambre vide. Des urgences ? Oui ça peut arriver, mais on prévoit une marge pour ce genre de choses. Du retard, je peux pardonner 1h, je peux étendre jusqu’à 1h30. Mais pas loin de 2h30, faut quand même pas déconner. Je pense vraiment qu’il y a un problème d’organisation et de communication dans ce genre d’entreprise ; car oui, un hôpital ou une clinique, c’est une entreprise.

Conclusion

On a exigé de moi (les profs et les entreprises d’accueil) que je sois professionnelle. On nous rabâche des « si vous faites ça en entreprise, vous pouvez être virés. Vous devez savoir gérer un conflit car le rôle de l’agent d’accueil est de calmer les tensions avant que le rendez-vous entre les interlocuteurs opposants ait lieu. » Oui donc en gros, c’est l’agent d’accueil (ou l’assistante de gestion) qui doit servir de punching-ball. Déjà ça, je ne trouve pas cela normal. Ou des profs qui nous disent « moi je m’en fous, mon Bac je l’ai, j’ai mon salaire à la fin du mois, ça changera rien pour moi. » Est-ce professionnel de la part des professeurs ?? Pensez-vous réellement que c’est ainsi que vous allez motiver vos élèves ? Certains ont des difficultés mais n’osent pas le dire de peur de se prendre des pics de la part des camarades. On en arrive à un point où on a honte d’avoir des faiblesses dans telle matière. On nous fait évoluer dans une constante pression. Comment voulez-vous que je sois autrement ? Oui je monte en flèche, et oui la pression a beaucoup de mal à redescendre. La société ose dire « c’est à toi de ne pas te laisser faire, si t’es devenue comme ça, c’est de ta faute. » Mais les gens, à cette époque-là au collège, je suis allée voir la CPE pour signaler un harcèlement qui durait depuis trop longtemps. « Mais qu’est-ce que tu veux que j’y fasse ? Je suis désolée mais je ne peux rien faire. Allez, retourne en cours, ça va aller. » J’étais jeune à l’époque et l’idée d’encastrer les gens dans le mur ne me venait pas encore à l’esprit. Mais c’est le genre de situation qui conviendrait bien. Quand on ose signaler un harcèlement (chose loin d’être facile), c’est limite si on ne nous rit pas au nez ! Et c’est PIRE lorsque ce sont les professeurs qui PARTICIPENT au harcèlement ! Oui, c’est un cas qui existe aussi ! Une collègue m’a raconté une anecdote que je vais préférer taire parce que c’est plus que scandaleux, j’ai halluciné ! « Mais comment pouvait-elle faire ça ?! C’est une honte ! » Ma collègue était aussi dégoûtée. Et rien ne bougeait parce que les élèves n’osaient rien dire. Mais s’ils n’osent rien dire, c’est parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas écoutés.

Pardon pour cette parenthèse. Tout ça pour dire que je pense autrement. C’est la société qui fait ce que nous sommes et ce n’est pas nécessairement de notre faute. Nous sommes muselés pour x raisons. Croyez bien que si quelqu’un reste dans une situation qu’il n’apprécie pas, ce n’est pas forcément de sa faute. Peut-être n’a-t-elle pas les moyens suffisants pour se tirer d'affaire. J’en ai marre d'en voir certains juger sans savoir les raisons qui nous poussent à agir de telle manière ! Arrêtez de juger constamment les gens alors que vous ne savez strictement rien d’eux ! Je vais vous dire une chose, on ne connaît jamais vraiment quelqu’un, il aura toujours quelques secrets.

Si je suis professionnelle et que je ne tolère pas cet insupportable je-m’en-foustime que je vois en permanence, c’est parce qu’on m’a appris à être strictement professionnelle ! Mais aujourd’hui, j’ai la nette sensation que le professionnalisme est en train de creuser sa propre tombe. Mon site est beau ? C’est le résultat du perfectionnisme qu’on a encré en moi durant toutes ces années. De l’aide ? Faut pas croire, je n’en avais pas. Je me débrouille par moi-même depuis le collège (sauf pour le côté auteur car j’ai enfin trouvé de bonnes personnes sur Twitter). Un gars me l’a bien dit quand je lui ai demandé de l’aide en sport. « Débrouille-toi ! » m’a-t-il dit avec violence. J’avais juste demandé un peu d’aide pour remettre un tapis parce qu’il était trop lourd pour moi. Ah mais je n’étais pas populaire, je n’étais pas belle alors je ne valais rien !

Un binôme ! Tiens oui, un binôme en prépa-concours. On devait préparer des dossiers en biologie. Les dossiers je les faisais toute seule. Mais après une présentation chaotique en classe, je me suis dit que je tenais peut-être trop les rênes. Peut-être que c’était moi qui faisais l’erreur de m’accaparer le travail sans m’en apercevoir. On ne sait jamais, à force de vouloir que tout soit parfait. Pour le prochain dossier, j’ai donc laissé un peu de travail à mon binôme : 4 pages à lire et surligner les points importants. Ce n’était pas bien méchant. J’avais la même charge de travail pour le week-end. On ferait la synthèse ensemble en mettant en commun nos idées. C’était une meilleure façon de travailler ensemble, non ? Oui car d’habitude, je faisais des propositions et le binôme répondait souvent amen. Le lundi, elle n’avait strictement rien fait. « Oui mais tu comprends, mon copain est venu, j’ai pas eu le temps. » Là j’ai compris que je ne pouvais vraiment pas compter sur elle. Je suis célibataire alors je dois me taper tout le travail ? Pas étonnant qu’elle répondait tout le temps amen ! ça l’arrangeait plutôt qu’autre chose ! Quand j’ai compris ça et quand j’ai vu ce qu’on faisait en prépa-concours, persuadée qu’il me passerait encore sous le nez, j’ai démissionné. Mais j’avais prévenu mon binôme pour qu’elle puisse se mettre avec quelqu’un d’autre. « Oh, je suis embêtée, je sais pas comment je vais faire pour les dossiers. » qu’elle ne cessait de me dire, alors que son autre binôme était trouvé. Je n’ai pas voulu partir comme ça, sans rien dire, comme une voleuse. Mais qu’est-ce qu’elle m’a gonflé ! Je pense que ce qui l’inquiétait, c’était que le prochain binôme n’allait peut-être pas se laisser faire comme moi je me suis laissée faire. Je la connaissais bien après deux ans. Pour le Bac, j’ai dû l’engueuler pour qu’elle fasse ses dossiers d’examens parce que mon autre amie bosseuse (mais tellement timide) m’avait fait remarquer qu’elle voulait qu’on fasse ses dossiers à sa place. Et oui, j’ai ouvert les yeux et j’ai vu rouge. C’était la première fois qu’elle me voyait en colère comme ça après elle. Eh bien, je vous prie de croire qu’elle est a fait ses dossiers. Qu’est-ce que ça doit donner en entreprise maintenant ?

Je me suis encore égarée, désolée. Tout ça pour dire que je veux bien faire un effort mais j’exige le même professionnalisme de la part des autres. Autrefois les gens étaient sérieux. Ils étaient professionnels, consciencieux, efficace et cela se passait nettement mieux. Vers où allons-nous si le professionnalisme part en congé ? C’est la porte ouverte au grand n’importe quoi ! Je pense avoir dit ce que j’avais à dire. Ce fut long mais on dit aussi qu’écrire les choses qui ne vont pas fait un grand bien. C’est en particulier à cela que sert cette rubrique. C’est mon défouloir, l’endroit où je peux crier. Dire les choses que je ne trouve pas normales et pourquoi.

Bon, la prochaine fois j’essaierai d’aborder un thème plus joyeux. Je sais que trop de négatif n’est pas bon et ce n’est pas ce que je veux cultiver sur mon blog. Ce n’est effectivement pas son but. J’ai des connaissances, une expérience acquise durant ces années de recherches et, bien que je ne sois pas professeur en quoi que ce soit, j’aime transmettre ce savoir, ces informations trouvées que je peux reléguer à des gens qui en ont besoin. J’arrive à cultiver le positif sur Internet. Mais je dois vous avouer qu’en IRL, c’est nettement plus compliqué. Et ça me frustre profondément de ne pas y arriver. Néanmoins je ne perds pas l'espoir d'y parvenir un jour. Le travail sur soi continue.

Commentaires

  • Maritza

    1 Maritza Le 2021-01-23

    Très bon article. Ça fait du bien de se défouler un peu ♥..♥
    Je suis d'accord avec toi, on nous demande souvent d'être pro, mais en retour et dans pas mal de professions ils pensent qu'on est à leur disposition alors qu'avec une meilleure gestion, tout irait mieux ! ♥_♥
    Belle soirée !
    Coralie Fouriau

    Coralie Fouriau Le 2021-01-23

    Oh oui que ça fait du bien. Ils s'en foutent en effet. Mais il est possible qu'on ait un autre rendez-vous pris bien avant celui de la clinique et qu'on ne peut pas annuler. Certains loupent des rendez-vous et les pros s'énervent parce qu'on ne les prévient pas à temps. Mais il y a peut-être de ça aussi (pas tout le monde, certes mais ça pourrait arriver). Bonne soirée à toi aussi. :)

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