Quand j’ai commencé à écrire, je peux vous dire que je ne savais pas vraiment où je mettais les pieds. Seulement je n’en étais pas encore consciente à cette époque-là. Je ne faisais pas n’importe quoi, attention. J’ai toujours été méticuleuse voire perfectionniste. Ce ne sont pas toujours des qualités quand elles sont poussées à l’extrême, mais soit.
Je démarrais l’écriture avec peu de bases, je me servais de mes cours de français (vous savez, les cours qui sont souvent boudés par les élèves parce qu’ils se demandent bien à quoi cela sert d’apprendre à décortiquer un texte). J’avais une écriture scolaire (ou sommaire si vous préférez) notamment dans les descriptions. Ce que je veux dire par là, c’est que dans mon premier livre « Le royaume de Placida » on m’a fait des reproches sur les descriptions. Et il y a quelques années, je ne comprenais pas pourquoi. Pourtant elles faisaient bien trop catalogues ; maintenant je m’en rends compte avec l’expérience.
Je vous donne un exemple :
« Il avait le visage rond, des yeux noisette, un gros nez, des lèvres généreuses et une belle petite barbe qui cachait son menton en arrière. Il était vêtu d’une longue toge blanche avec une ceinture marron à boucle dorée. [Quelques mots plus loin.] Elle était blonde aux longs cheveux bouclés, un visage fin, des yeux bleus, un petit nez, des lèvres roses et un menton saillant. »
Cela n’en choque peut-être pas certains mais ce genre de description ne me correspond plus. En effet, quand je relis le paragraphe précédent, cela me donne la même impression que l’extrait suivant :
« Robe Longue à Fleurs Femme, Type de col : col carré, jupe évasée classique au genou, veuillez vous référer à notre Taille avant de commander, 100 % Polyester, Lavage en machine, fermeture : ceinture. »
De plus, ce type de description ralentit le rythme de lecture et j’ai eu du mal à m’en rendre compte. C’est en évoluant dans l’écriture de la préquelle que j’ai fini par alléger mes descriptions (ou du moins les étaler dans la narration de manière beaucoup plus naturelle). Certes, nous ne sommes pas obligés de savoir tout du physique d’un personnage dès le départ.